Le cimetière des vivants

Olenka Carrasco. Cimetiere Vivants. Cire Enfants Perdus C
Olenka Carrasco. Cimetière des Vivants. Photobook Fermé
Page de mon journal de voyages et explorations #12

 

Le Caire, mai 2011

 

 

…la chaleur est suffocante.

Je me demande si la transpiration de mes mains ne vient pas du stress d’être ici, comme si je t r a n s g r e s s a i s quelque chose.

Mansour nous répète à nouveau : « Nous y voilà ! Il faut marcher d’un pas ferme et avec beaucoup de discrétion : nous ne pouvons pas être vus, pense que le royaume de ces être n’est pas de ce monde. S’ils se montrent, il faut courir ! »

Je me demande encore et encore si mon petit appareil sténopé est capable de capter pour toujours ma venue en ce lieu…

– Ils nous ont vus ! A la voiture !

J’étreins mon appareil de toutes mes forces, puis le libère et je prend des rafales de photographies… nous courrons avec brio.

Nous montons dans la voiture, tout se met en mouvement, mais je ne peux me décoller de la fenêtre. L’enfant arrive jusqu’à nous, fixe son regard sur moi, et moi sur lui ; le fond devient un bruit, la voiture bouge, je reste dans ses yeux, lui dans les miens.

Voici une histoire simple, l’histoire de cet enfant qui bien que resté sur place, au Cimetière des vivants, ne m’a jamais abandonné…

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Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Portail
Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Adresse Escalier Endroit Oublie

Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Le Caire

La chambre froide, sombre, un sol sableux, le bruit constant du vent qui souffle, et une voix…

Dans chaque page, quelques images qui naissent de troncs pourris, de bois d’un autre temps, d’un négatif qui a été complètement brûlé par l’excès de lumière.

Le Cimetière des vivants est une réflexion photographique et narrative sur la vie, sur la mort et sur ce lieu mystérieux qu’occupent les marginaux des grandes villes.

Partant d’un voyage d’exploration réalisé en 2013 dans la Cité de Morts située au Caire, en Egypte, le projet souhaite raconter l’histoire d’un habitant de ce lieu que je n’ai jamais pu connaître.

La voix qui résonne sur les pages, appartient à un personnage qui semble avoir été oublié, par tous, par sa famille qui s’exprime à peine, par lui-même, lui qui ne reconnaît pas mêmes les pores de sa peau.

Inspirée du livre Le tour d’écrou de Henry James, c’est une recherche métaphysique autour de l’être, de sa connection avec les mondes de morts, des spectres, le rapport avec la propre existence.

La découverte d’un lieu qui existe, bien qu’il soit invisible à nos yeux.

*
Aspects techniques :

Installation photographique, sonore et photobook.
Chaque pièce est unique, faite à la main, tirée, et traitée avec la cire.
Série photographique argentique N&B, 24 images.

Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Le Caire Citadelle
Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Fenetre et texte sur les Cris
Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Un Arbre Cimetiere
Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-Fenetre
Olenka Carrasco-Cimetiere Vivants-La Nuit
Expositions :

-2019. La Casa de la Tapicera. Rencontres Photographiques d’Arles. France.

-2013. Lomography Gallery Madrid, Espagne.